Bombement discal et arrêt de travail : durée et droits du salarié

Le bombement discal correspond à une saillie globale du disque intervertébral qui déborde de ses limites normales, sans rupture de l'anneau fibreux, contrairement à la hernie discale classique. Bien que souvent considéré à tort comme bénin, il peut provoquer une sciatique paralysante ou une lombalgie chronique incompatible avec l'activité professionnelle. Sur le plan opérationnel, l'impact varie radicalement selon le métier exercé. Un manutentionnaire soulevant des charges lourdes sera arrêté immédiatement pour éviter une compression accrue, tandis qu'un employé de bureau pourrait, en théorie, continuer. Toutefois, la position assise prolongée est souvent l'ennemie jurée du bas du dos, augmentant la pression intradiscale de 40% par rapport à la station debout. Ignorer les signaux d'alerte mène souvent à une pathologie plus grave nécessitant un hernie discale repos strict et beaucoup plus long.

Il n'existe pas de barème officiel unique gravé dans le marbre, car chaque colonne vertébrale réagit différemment à l'inflammation. En général, pour un épisode aigu sans atteinte nerveuse majeure, les médecins prescrivent entre 7 et 21 jours de repos initial. Si une radiculopathie (compression du nerf) est avérée et confirmée par IRM, l'arrêt peut s'étendre sur 4 à 12 semaines pour permettre la résorption de l'œdème. Dans certains contextes cliniques, l'imagerie peut parfois soulever des questions sur la fiabilité du diagnostic IRM, mais elle reste l'outil de référence pour le rachis.

Dès la prescription de l'arrêt, vous disposez de 48 heures pour transmettre les volets 1 et 2 à la Caisse Primaire d'Assurance Maladie et le volet 3 à votre employeur. Ce respect des délais est impératif pour déclencher le versement des indemnités journalières CPAM après le délai de carence standard de trois jours. Celles-ci correspondent généralement à 50 % de votre salaire journalier de base, plafonné par la Sécurité Sociale. Heureusement, la plupart des conventions collectives prévoient un maintien de salaire (total ou partiel) via un complément employeur ou un organisme de prévoyance. Notez que si la pathologie est directement liée à vos conditions d'exercice, la reconnaissance en maladie professionnelle est complexe pour un simple bombement, contrairement à la hernie discale avérée, mais reste possible sous conditions strictes d'exposition au risque (tableaux MP 97 ou 98).

Une reprise après bombement discal réussie passe obligatoirement par une adaptation de l'environnement ergonomique, car reprendre dans les mêmes conditions conduira aux mêmes douleurs. Pour un poste sédentaire, l'investissement dans un siège à soutien lombaire dynamique et un bureau assis-debout est fortement recommandé pour alterner les postures et réhydrater les disques. Pour les métiers physiques, des outils d'aide à la manutention ou une réorganisation des tâches pour limiter le port de charges sont indispensables.

Le retour à l'emploi ne marque pas la fin de la vigilance, mais le début d'une nouvelle hygiène de vie. Pour éviter que le mal de dos professionnel ne devienne une affection chronique invalidante, vos habitudes au bureau doivent changer radicalement. Intégrez des micro-pauses toutes les heures pour marcher et décompresser la colonne vertébrale. Le renforcement de la ceinture abdominale (gainage) et des muscles paravertébraux est la meilleure assurance-vie contre la récidive. De nombreux patients constatent une nette amélioration en pratiquant une activité physique adaptée hors temps de travail, comme la natation ou le Pilates, qui maintiennent la mobilité rachidienne sans impact violent sur les disques fragilisés.